Patrimoine bâti
Patrimoine, Visiter la commune /
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IXe-XVIIe siècles
Les ruines de Castel Nuovo, implantées sur un contrefort du Mont-Macaron, à quelques kilomètres à vol d\’oiseau du littoral méditerranéen, constituent un haut lieu historique.
Les murs d\’enceinte du village fortifié prennent ponctuellement appui sur des murs cyclopéens du camp ligure. La localité devient raidement le berceau de la noblesse niçoise, avec les familles Galléani, Lascaris, Galléan, de Grimaldi, Tonduti et Bermondi. Par manque d\’espace, des constructions sont édifiées extra-muros au cours du XVIIe siècle. La citadelle était dominée par l\’église Saint-Pierre, dans laquelle les inhumations se sont poursuivies jusqu\’en 1805. Les défunts sont ensuite inhumés dans le cimetière de la paroisse Sainte-Marie.
Chapelle Saint-Joseph
Xe-XIXe siècles
Située en périphérie du bourg médiéval, la chapelle est vraisemblablement le premier lieu de culte édifié sur le site lors du transfert de la population. L\’édifice est maintes fois remanié, et la façade témoigne des restaurations successives. Les travaux effectués en 1899 sous l\’égide de la confrérie de Saint-Joseph la préservent des conséquences de l\’abandon du village. Elle abrite désormais des reproductions photographiques des Brea et deux sculptures de Jean-Pierre Augier.
Voûte
XIIe siècle
Le site conserve de nombreuses voûtes en plein cintre et une unique croisée d\’ogive. Rares sont les voûtes constituées en pierre de taille. Pour celle-ci, le tailleur de pierre a mis à profit une strate de calcaire de puissance constante, afin d\’agencer les divers éléments en lits réguliers. Au niveau inférieur, les trous sont ceux de l\’échafaudage qui maintenait en place le gabarit. Les voûtes sont plus fréquemment constituées de moellons noyés dans un mortier de chaux.
Porte Nord
XVIe siècle
Trois portes principales donnaient accès au cœur du village. La porte septentrionale de l\’enceinte fortifiée témoigne des nombreux remaniements effectués pendant les périodes d\’insécurité. La largeur de la porte est notamment rétrécie afin de la rendre moins vulnérable. Cet accès présente de nombreux éléments défensifs, dont une série de meurtrières agencées de façon qu\’aucun angle mort ne subsiste. Dans ce dispositif, la tour ronde, qui flanque le rempart en partie détruit, permettait la couverture complète de la porte.
Loge de fermeture de porte
XVIe siècle – Porte Nord
Afin de garantir la fermeture efficace des portes du village fortifié, les bâtisseurs ménagent des loges disposées de façon à y faire coulisser des poutres en bois. Celles-ci renforcent la porte et limitent les risques d\’enfoncement. L\’agencement des pièces de bois permet de dater la mise en place de ce dispositif, contemporain de la construction du rempart.
Linteau
XVIIe siècle
Les linteaux taillés dans des blocs de calcaire homogène désignent les anciennes maisons seigneuriales. Cette pierre est réemployée lors de la construction d\’une habitation extra-muros.
Tour pigeonnier
XVIIe siècle
Cette tour crénelée, qui ne comporte aucun élément militaire défensif, est agencée pour l\’élevage des pigeons. Un édifice semblable, implanté à proximité de la chapelle Saint-Joseph, est rasé à la fin du XIXe siècle après avoir été endommagé par la foudre. La liberté de construction et d\’exploitation d\’un colombier sont un privilège féodal, dont l\’application parfois peu rigoureuse autorise parfois la prolifération. En effet, le pigeon n\’est pas seulement élevé pour la consommation alimentaire, mais aussi pour la fiente, appelé colombine, qui constitue un engrais apprécié. Le décret du 4 août 1789 abolit \ »le droit exclusif des fuies et des colombiers\ ».
⇒ Projet de reconstruction de la tour pigeonnier.
Boulins
XVIIe siècle – Tour pigeonnier
Les dispositions intérieures de la tour pigeonnier sont caractéristiques de ce type de construction. Un grand nombre de nichoirs, ou boulins, sont en effet ménagés dans l\’épaisseur de la muraille. Les pigeons y accédaient par une petite ouverture pratiquée dans la façade méridionale et par des fuies. Ces dernières sont disposées en retrait par rapport à la génoise, sous la toiture qui couvrait l\’édifice. Les entrées sont rendues inaccessibles aux rongeurs par des saillies maçonnées.
Citerne
XVIIe siècle
Les citernes pourvoient l\’alimentation en eau dans les sites perchés. Elles sont implantées et ménagées à l’aplomb de cavités naturelles, creusées dans le calcaire sous l\’action de l\’érosion. Leur emplacement détermine donc celui des maisons d\’habitation sous lesquelles elles se situent. Certaines de ces citernes épousent le rocher, tandis que d\’autres sont façonnées en forme de cylindre ou de parallélépipède rectangle. La capacité de ces réservoirs peut atteindre 80 00 litres. L\’étanchéité de la paroi intérieure est assurée par un portier de chaux, parfois épais de 8 centimètres.
Orifice de puisage et arrivée d\’eau
XVIIe siècle – Citerne
La première phase de récupération des eaux pluviales s\’effectue par les toits. Couverts de tuiles rondes, ceux-ci constituent des plans de réception de 50 à 100 m². L\’eau est ensuite canalisée par des gouttières taillées dans des troncs de pin, puis elle est acheminées dans des tuyaux en terre cuite jusqu\’à la citerne. La disposition en sous-sol et l\’ouverture pratiquée dans la salle commune ou dans l\’écurie permettent aux habitants de puiser l\’eau sans sortir de la maison. Les deux ou trois arrivées d\’eau peuvent également servir de déversoir. Afin d\’en garantir la conservation, l\’eau n\’est recueillie que durant les mois en R.
Source de Fuon-Muraou
XVIIe siècle-1988-1991
Cette source jaillit sur le versant oriental, à 50 mètres de dénivelé de l\’ancienne place du village. Tracées perpendiculairement aux courbes de niveau, les tranchées de drainage sont disposées de façon à recueillir la plus grande quantité d\’eau possible. tous les captages sont reliés entre eux par trois petits bassins couverts d\’une voûte maçonnées, dans laquelle est ménagée une porte de visite. Un abreuvoir réceptionne les eaux en bout de course. L\’aménagement de cette source, qui alimentait ponctuellement les habitants, est amélioré au fil des siècles.
Castellaras
Protohistoire – Barre du Midi
Coiffant les promontoires ou situés en bordure de falaise, les castellaras sont des camps protohistoriques ligures, entourés d\’une ou plusieurs enceintes de blocs cyclopéens. Parmi les nombreux castellaras agencés le long de la chaîne du Férion, certains sont réaménagés et occupés pendant la guerre de Succession d\’Autriche.
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XIe-XIIe-XVIIe-XIXe siècles
Un livret a été édité en 2008 par la municipalité (actuellement disponible uniquement en format PDF).
L\’architecture de l’église paroissiale est représentative de l\’art roman méridional. L\’intérieur de l\’édifice est réaménagé au XVIIe siècle. Une voûte en berceau surbaissée et un décor baroque, qui comporte beaucoup de faux marbres, sont alors mis en place. Le portail de la façade occidentale est ajouté au milieu du XVIIIe siècle. Le clocher, construit en 1840, est endommagé par la foudre en 1879. La même année, la porte d\’entrée en noyer remplace les vantaux sculptés sur lesquels étaient représentés les quatre évangélistes, saint Antoine et saint Gras. Ce dernier, titulaire secondaire de l\’église, est invoqué pour protéger les récoltes. Cette dévotion a été ravivée dans la vallée du Paillon par un enfant du pays, Louis Martini di Castel Nuovo.
Tête de taureau sculptée
IIIe siècle
Cette sculpture provient vraisemblablement d\’un autel voué au culte du taureau. Ce culte est peut-être introduit en Ligurie par les Phéniciens, qui frappaient leur monnaie à l\’effigie de ce symbole de force. L\’emplacement de cette pierre, encastrée dans la façade méridionale, répond à la tradition préromane qui préconise de réemployer des vestiges d\’édifices culturels antérieurs pour construire de nouveaux bâtiments sacrés.
Dédicace funéraire
IIIe siècle
Encastrée dans la façade, l\’épitaphe d\’Antestia Polla est l\’une des quatre dédicaces romaines mises au jour sur les murs de l\’église. Le portail comportait des piédroits constitués par deux autels votifs, dédiés respectivement au dieu Abinius et à Orevaius. A la suite d\’une décision prise en conseil municipal le 11 février 1869, ces derniers sont versés au musée des Antiquités Nationales de Saint-Germain-en-Laye. En remerciement, la paroisse s\’est vu offrir un calice au nom de l\’empereur Napoléon III.
Chevet
XIe-XIIe siècle
Les lésènes et l\’appareil en petites pierres sommairement équarries sont caractéristiques du premier art roman, préservé au niveau du chevet et de la façade occidentale. L\’édifice est organisé selon un plan basilical, et l\’abside ferme la nef rectangulaire à l\’est.
Tabernacle
XVIe siècle
Cette pièce du mobilier est inspirée par le modèle d\’une basilique, avec ses coupoles, colonnes et statues, surmontée d\’une monstrance. Cette oeuvre, qui provient de l\’église Saint-Pierre de Castel Nuovo, est transférée à Villevieille en 1831.
Fonts baptismaux
XVIIe siècle
Ces fonts proviennent de l\’ancienne église Saint-Pierre de Castel Nuovo. La colonne est sculptée des armoiries d’une famille seigneuriale. Composées d\’un lion léopardé surmonté d\’une croix de Malte, ce sont vraisemblablement celles des Galléan.
Chapelle du Rosaire
XVIIe siècle – Peintre : A. Baldoino
La chapelle spetentrionale est consacrée à Notre-Dame du Rosaire. Cette forme de dévotion invite à méditer les mystères qui ponctuent la vie de la Vierge et son lien intime avec le Christ. Placé au-dessus de l\’autel, le tableau représente l\’institution de ce culte par saint Dominique, soutenu par sainte Catherine de Sienne, elle-même dominicaine. Toux deux sont accompagnés de pontifes, dont le pape Grégoire XIII, qui a fondé la fête du Rosaire pour commémorer la victoire de Lépante en 1571. Le peintre qui l\’a réalisé est l\’un des membres d\’une lignée d\’artistes.
Choeur
XVIIe-XVIIIe siècle
La niche du retable baroque abrite la madone de Villevieille. Cette statue de la Vierge à l\’Enfant, revêtue du manteau royal, est sculptée au XVe siècle. Saint Joseph et saint Antoine occupent quant à eux les niches latérales. Deux anges tirent le rideau du baldaquin, découvrant ainsi une représentation de l\’agneau de Dieu qui repose sur le livre aux sept sceaux. Cette scène est inspirée du livre de l\’Apocalypse.
L\’Assomption
XVIIIe siècle
Cette statue de procession est portée solennellement lors de la fête de l\’Assomption. Ce mode de représentation de la Vierge, enlevée au ciel par un groupe d\’anges, est développé depuis le XIVe siècle. Un registre de comptes daté de 1805 consigne la dépense engagée pour la restaurer.
Balustrade
1840 – Ébéniste : Barthélemy Léonardo
La balustrade est l\’oeuvre d\’un ébéniste niçois. Elle est réalisée dans le bois local, peu utilisé dans l\’art religieux. La mise en place de cette balustrade dans le chœur est préconisée par Mgr Galvano, lors de sa visite du 16 juin 1846.
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XVIIIe siècle – Le Ramadan
Lors de l’abandon progressif de Villevieille, les habitants récupèrent les tuiles et les plus belles pierres de leur ancienne demeure afin de les utiliser pour la construction de leur nouvel habitat. Le vieux bourg devient alors une vaste carrière de pierres taillées. Des pierres de réemploi se retrouvent ainsi dans les différents quartiers de la commune et en particulier au Ramadan.
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Première moitié du XVIIIe-XIXe siècles – Le Rémaurian
Cette chapelle, fondée par le chanoine Jean Bermondi, est érigée canoniquement en 1735. Elle est léguée par un acte du 10 juillet 1743 à la famille Bermondi, qui s\’engage à l\’entretenir et à y faire célébrer la messe pour les habitants du quartier. Le baptême de Marie-Sophie Bermondi, fille de la comtesse Maramaldo de Sardaigne et du seigneur Barthélemy Bermondi, président de la cour suprême et avocat général, y est célébré le 3 novembre 1836. L\’édifice est endommagé lors du tremblement de terre ligure du 23 février 1887. Restaurée par le comte Edouard Bermondi, la chapelle est à nouveau bénite le 12 octobre 1889.
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Cette bastide est vraisemblablement l\’un des premiers bâtiments reconstruits sur le plateau de Villevieille, site primitif du village. Les hameaux sont alors constitués à proximité de terres cultivables. La tour pigeonnier, de modèle provençal et caractérisée par une section proche du carré, est semblable à celles qui étaient édifiées dans le vieux bourg. Le corps de ferme intègre alors les différents bâtiments nécessaires à l\’exploitation agricole, depuis les écuries jusqu\’au four à pain domestique.
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Première moitié du XVIIIe siècle – Barre du Midi
Ce mur est un vestige de la guerre de Succession d\’Autriche, qui oppose les Austro-Sardes à l\’armée franco-espagnole. Cette dernière passe le Var en 1744, et les soldats prennent position sur les crêtes du Férion. Châteauneuf est aux mains des Hispano-Français qui en font une place forte. Les hauteurs de la barre du Midi et du Férion sont alors fortifiées. Des murs de pierres sèches sont édifiés sur plusieurs centaines de mètres, utilisant et réemployant les castellaras. En 1746, 800 hommes restent cantonnés sur le territoire du village. Ce dernier paie un lourd tribut à cette campagne militaire en raison des réquisitions et des contributions qu\’il doit supporter.
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1933 – Le Camp
La chaîne du Férion est constituée de calcaire jurassique coiffant des marnes et des marno-calcaires du crétacé. La formation supérieure, très fracturée, constitue un vaste réservoir d\’eau, tandis que le soubassement, qui présente des niveaux imperméables, joue le rôle de surface de piégeage. Ce puits descend jusqu\’à ce niveau aquifère situé à 11 mètres. Les pierres de la couverture sont agencées selon la technique de la fausse voûte en encorbellement.
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XIXe-XXe siècle
Le four domestique, construit en grès, la pierre de Savel aux propriétés réfractaires bien connues qui affleure dans la vallée du Paillon, est financé par plusieurs familles. Lors de la cuisson des pains, afin de limiter des déperditions de chaleur, sa bouche en écu est obturée par une porte en tôle, elle-même colmatée avec un mortier constitué de cendres et d\’eau. En 1867, on recense 50 fours sur Châteauneuf-de-Contes, qui comprenait il est vrai à l’époque les territoires de Bendejun et de Cantaron. Cet ouvrage fonctionne jusqu\’après la Seconde Guerre mondiale, puis tombe en désuétude en raison de l\’abandon de la culture de céréales panifiables. Afin de perpétuer les gestes ancestraux de la panification et le savoir-faire de la « conduite » d’un four à pain traditionnel, chaque année, fin septembre, début octobre, l’association Li Bacheli de la Madone, en partenariat avec la municipalité, organise sa traditionnelle fête du pain, grand moment de convivialité partagé par toute la population.
Pelles à enfourner
XXe siècle – Collection particulière
Jusqu\’au début du XXe siècle, le pain constitue, dans les zones rurales, la base de l\’alimentation. Les familles cuisent alors leur fournée tous les 15 jours. Les pâtons sont enfournés au moyen de pelles, parmi lesquelles les plus larges servent pour les fougasses. Cette première cuisson sert à déterminer et à vérifier la température en vue de la fournée principale constituée de boules. Le pain est ensuite conservé à l\’abri, sous des linges, dans le pétrin appelé la mastra.
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1885
Construits contre la façade méridionale de l\’église en 1840, les premiers bâtiments affectés à la mairie abritent en outre le mont-de-piété et l\’école, aménagée au rez-de-chaussée. Ces locaux deviennent trop exigus, et une maison communale comprenant une nouvelle école est édifiée sous la municipalité de Victor Dalbera.
Une nouvelle école a été inaugurée le 30 juin 2002, à 100m environ sur l\’avenue de la Tour. Et aujourd\’hui, les bureaux de la mairie, inaugurés le 22 octobre 2005, se situent dans l\’ancienne école, côté cour.
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- Lavoir couvert et sa fontaine, 1893.
- Murs en pierres sèches : un livret édité en 2013 par la municipalité est disponible en format PDF ci dessous.
- Hameaux du Ramadan, du Preït et des Tourrettes.
- Parcours des cartes postales du centre-ville : d\’anciennes cartes postales ont été reproduites sur lave ou grès émaillé, et placées sur les lieux des prises de vue des photographes.
- Plan de la commune (recto)
- Plan du centre-ville (verso)